Le bal des vampires, Roman POLANSKI, 1967.
Le bal des vampires, Roman POLANSKI, 1967. F BAL
Pour tous les « mordus » de cinéma, redécouvrez le premier film en couleur de Roman Polanski dans lequel il prend un réel plaisir à mêler la comédie à l’horrifique dans ce long métrage qui n’est pas seulement une parodie de film de genre. Certes, tous les codes du film de vampires sont présents : ail, crucifix, pieux, château sombre, atmosphère gothique, hurlements des loups, de jeunes et jolies femmes qui sont des proies convoitées... De plus, Fairdy Mayne campe un comte Von Krorlock proche du Dracula joué par Christopher Lee pour les films des studios Hammer.
Roman Polanski nous livre sa version de Dracula teinté d’humour décalé et de personnages hauts en couleur comme le Professeur Abronsius, interprété par l’irrésistible Jack McGowran, sorte de Van Helsing déjanté et lunaire, l’aubergiste volage Shagal et le valet qui sert ses maîtres vampires, Koukol, un croisement improbable entre la créature de Frankenstein et le Bossu de Notre-Dame de Paris, qui mange des loups et rabote des planches de cercueils. Rassurez-vous, Koukol est un vrai personnage comique. Enfin, la présence de Sharon Tate, compagne du réalisateur, illumine l’écran par sa beauté renversante. Les contrastes de couleurs violentes comme le rouge et le blanc sont éblouissants. Le comique de situation est hilarant, les dialogues font mouche (« Aiguisez vos incisives ! »). Polanski, qui joue à nous faire peur, nous livre une œuvre solaire loin de ses films sombres et tourmentées tels que Répulsion (1965) ou Rosemary’s Baby (1968). (Fabrice)
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