La Farlède antique : Tout a commencé...

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La Farlède antique : Tout a commencé...

En 600 av. J.C., des Grecs fuyant la ville de Phocée, en Asie Mineure, fondèrent Massalia (Marseille) dans un lieu qui, dit-on, évoquait leur patrie perdue. Ils amenèrent très certainement avec eux la culture de l’olivier et de la vigne.

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la farlede_antique.jpg, par Angelique

 

Massalia est une enclave grecque en milieu indigène, ce qui contraint la cité à créer des comptoirs fortifiés le long de la côte dont Tauroentum (Le Brusc) et Olbia («la Bienheureuse», à l’Almanarre : al-manar = le phare en arabe). À Massalia, on vouait un culte tout particulier à la déesse Artémis et son frère jumeau Apollon.

Les îles d’Hyères, possessions des massaliotes, étaient appelées Stoechades, les «alignées», comme il y a des Cyclades «en cercle», des Spo­rades «semées», des Echinades... Le savant Alexan­drin Ptolémée (IIe siècle) en dénombre 5 derrière le cap Cithariste, dans leur ordre d’apparition en venant de Marseille, et dont les noms sont connus grâce au naturaliste romain Pline l’Ancien :

Proté (la première, en grec), Mésé (celle du milieu), Hypaea (celle de derrière), Phoenicé (celle qui pro­duit la pourpre), et Phila (l’aimée). La première île est probablement Saint-Mandrier, autrefois île, la seconde Giens, reliée au littoral par les salins (du latin aerae, «aires», à l’origine du nom d’Hyères), puis Porquerolles, Hypaea, Port-Cros, Phoenicé, enfin l’île du Levant, Phila.

Le littoral varois et les îles d’Hyères sur la carte de Cassini vers 1778 (Cf illustration carte ci-dessus)

À Port-Cros, on trouve de grandes quantités de murex purpura, ce coquillage servant à produire la pourpre, très prisée des Romains. En effet, c’est la couleur de la dignité impériale. Le manteau de l’Empereur (paludamentum) était de cette cou­leur et les sénateurs portaient une bande pourpre étroite ou large sur leurs tenues (angusticlaves, laticlaves), en fonction de leur rang. Une notice des dignités du Bas-empire romain mentionne par ail­leurs une manufacture de pourpre à Toulon.

Même si les Grecs tissèrent des relations d’amitié avec les populations indigènes, ce qui est attesté par de nombreux échanges commerciaux, l’activité des «barbares» ajoutée à celle des pirates ligures, obligèrent les Massaliotes à se fortifier. Une inter­vention des Romains, appelés à l’aide par les Mas­saliotes, libéra plus tard la bande littorale à l’usage exclusif des grecs.

Cette première apparition romaine, qui verra la fondation d’Aix-en-Provence, sera à l’origine de la première province romaine de Gaule : la Provincia, la Provence (pays vaincu).

Les textes de l’antiquité ainsi que le trophée romain de La Turbie (liste de 45 peuples soumis) font allusion à des peuples difficiles à localiser. On sait que les Camactulici mentionnés par Pline se trouvaient dans l’arrière-pays, de même que le toponyme Bormes n’est peut-être pas sans rapport avec la tribu des Bormani,… Ces populations sont repliées dans des oppida de l’âge du Fer (800 av. – 52 av.), dont ceux du Castellas à Solliès-Toucas, Baudouvin-La Bigoye à La Valette, etc.

Et La Farlède dans tout ça, nous direz-vous ? À voir dans le prochain numéro !

 

Le saviez-vous ?

Le terroir de La Farlède, où de nombreux vestiges romains furent mis au jour, conserve l’empreinte d’un cadastre ro­main et de ses centuriations (unités cadastrales romaines).

Au Reganas, on a trouvé une villa romaine avec pressoir (Ier au Ve siècle), à la Font des Fabres, des structures du Haut-empire (27 av. - 180 ap.) ainsi qu’un vignoble, chemin du Partégal, un site romain (Ier au VIe siècle) avec des chenaux antérieurs au béal, des fosses à vignes, etc.

Enfin, de nombreuses sépultures romaines ont été mises au jour dans les territoires des Solliès depuis le XIXe siècle.

Tous ces éléments, qui nous donnent une idée de l’em­prise romaine sur ce territoire, permettent de tracer une carte archéologique de La Farlède…

Rédaction : Christophe Meuret (service patrimoine) Service patrimoine, médiathèque Eurêka :  04 94 20 77 30

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